Pelures

Recueil de poèmes

Il est des jours où les peurs, la solitude et l’ennui battent plus fort que d’autres. Surtout lorsqu’ils proviennent d’un bannissement. Et surtout lorsque les bannisseurs ne sont autres que nos proches. D’un poème à l’autre, peu à peu, on se relève néanmoins de tous les silences (intérieurs et extérieurs), grâce à l’espoir et à l’ancrage, qui rime avec courage.

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Extraits

 

Le jour comme un fruit dur

pas mûr

on s’échine quand même

le couteau à la main

on en veut pour sa faim

on pèle on racle on râpe

quelques mots tombent

épluchures du rien

 

______

 

L’arbre noir

d’ombre au nord

tandis que

le ciel lui

un rien

indifférent

au-dessus

 

______

 

Rien

le temps

qui pend

aux arbres

 

______

 

 

Égrener quelques notes

de musique ou de mots

 

le silence que ça fait

— autour

 

______

 

 

Ciel

 

 

son    bleu

 

si transparent que j’y entends

 

 

ton silence

 

______

 

 

On ne se libère pas

on apprivoise

peu à peu

ce champ

qui toujours

fut nôtre

 

______

 

Non,

nous ne sommes pas murs

enfermant nos enfermés

 

nous sommes

des ciels

 

nous sommes

des cieux