Pelures
Recueil de poèmes
Il est des jours où les peurs, la solitude et l’ennui battent plus fort que d’autres. Surtout lorsqu’ils proviennent d’un bannissement. Et surtout lorsque les bannisseurs ne sont autres que nos proches. D’un poème à l’autre, peu à peu, on se relève néanmoins de tous les silences (intérieurs et extérieurs), grâce à l’espoir et à l’ancrage, qui rime avec courage.
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Extraits
Le jour comme un fruit dur
pas mûr
on s’échine quand même
le couteau à la main
on en veut pour sa faim
on pèle on racle on râpe
quelques mots tombent
épluchures du rien
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L’arbre noir
d’ombre au nord
tandis que
le ciel lui
un rien
indifférent
au-dessus
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Rien
le temps
qui pend
aux arbres
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Égrener quelques notes
de musique ou de mots
le silence que ça fait
— autour
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Ciel
son bleu
si transparent que j’y entends
ton silence
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On ne se libère pas
on apprivoise
peu à peu
ce champ
qui toujours
fut nôtre
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Non,
nous ne sommes pas murs
enfermant nos enfermés
nous sommes
des ciels
nous sommes
des cieux