Nervures nerfs, suivi de Champs égarés
Poèmes et peintures
Pendant dix ans, lors des portes ouvertes des ateliers de la ville de Paris, je n’ai pas manqué une seule des visites de l’atelier de Pascale Piron rue Sainte-Marthe dans le 10e arrondissement, sans jamais oser lui dire à quel point ses toiles me bouleversaient.
Puis un jour, les mots sont venus sous la forme d’un premier recueil, Nervures Nerfs. Bientôt suivi d’un second, Champs égarés. J’ai tenté d’y nommer l’innommable de mes émotions face à ses toiles.
Elle les reçut avec étonnement et simplicité, les jugeant en accord avec sa peinture.
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Extraits de Champs égarés
présences déchirant
nos attentes
de vous plus que des ombres
et un peu plus
un peu d’ombres du soir
de vent et de pans
de tissus
*
couleurs écarquillées
dans le soir au rose
florissant devant
vous, sonore
tandis que vous
marchant, derrière
à la traîne
de vous-même
*
fils tendus
non tendus
les rangs
enserrant
vos pas sans
les retenir
à venir
le sang rose
d’autres
horizons
*
la foi indubitable
des noirs dessus dessous
taches s’écoulant bas
partout pourtant
assauts plus affirmés
des tons moins assénés
partout pourtant
le doute l’emportant
l’emportant toujours
plus loin
*
cordes vocales
du silence
*
champs égarés de l’incertain
mais s’ancre soudain
ta foi en l’humain
comme une main
qui rattrape
le noyé