Les Antennes de Saturne

Un soir, des mots se sont offerts à moi, s’inscrivant sur l’écran de la nuit noire. Je n’ai plus eu qu’à les recopier. Chaque fois que j’éteignais dans l’espoir de dormir, d’autres mots m’intimaient de les noter et je m’exécutai ainsi jusqu’au petit matin. C’est pourquoi j’ai appelé ce recueil « Les Antennes de Saturne », du nom de certaines antennes des papillons de nuit. Il y est question de l’urgence d’Être, de mouvements d’insectes et de la Joie des Humains.

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Extraits 

Accepter d’être un autre. Quand ça vous tire en avant.

Visiter ses extrêmes. Pareil pour le monde. S’attendre à un festin. Allons voir, enfin, ce qu’il y a derrière la ligne d’horizon.

*

Quelque chose en moi frétille, de l’infime mouvement des antennes saturniennes des papillons de nuit.

C’est très infime.

Très nerveux

irrépressible

impérieux

et nécessaire, comme tous les mouvements d’insectes.

*

De l’entaille de nos blessures, laisser germer le lierre nouveau, qui s’accroche à nos étoiles, si on veut bien le laisser faire. (Le laisser faire.)