Arbre Novembre

Recueil de poèmes

Tout comme les arbres se dépouillent totalement de leurs feuilles en novembre, dès les premières grandes bourrasques hivernales, il est parfois nécessaire de se retrouver nous aussi mis à nu par la violence de nos colères ou de nos désespoirs. Mais c’est pour mieux renaître, dès le premier rayonnement de nos renouveaux.

—–

 

Extraits 

 

Je pourrais

m’arracher

les ongles

avec les dents

 

serais prête

à toutes les violences

pour que les gens pensent

un peu avant

de parler

et de protéger

les bourreaux

 

*

 

Et de couper

pour la deuxième fois

la tête

à leurs victimes

 

Vis ! Je te l’intime

sans t’occuper

d’Eux

 

*

 

De nouveau

le peigne cru

de la douleur

a lissé ma solitude

 

il a fallu

montrer à ceux qui n’avaient pas encore vu

sans être sûre en sus qu’ils voudraient voir

Allez savoir ce qu’ils m’ont crue

 

capable d’inventer

 

Or

Tout ce que je dis

Tout ce que j’écris

est Vrai

 

N’en accusez

que la Vérité

 

*

 

Que l’on puisse soudain dévisser en telle altitude

ne m’était pas même venu à l’esprit

serait-ce que je me serais sentie

« invincible » ?

 

Toutefois ce qui a été vaincu

en moi, à ce moment-là

ce n’est pas ma puissance

mais ma résistance à la fêlure

comme un muscle trop sollicité

lâche tout à trac

— Ma puissance, elle

reste intacte

 

*

 

J’écris

comme j’arrache

une page d’un livre

scandaleux

je lève le feu

de leurs mots boiteux

les transmute

en cri

À écouter