© Sergiu Zancu, Psaumes
MES FORÊTS
Arbres
mes arbres
éviscérés
et c’est de moi que je parle
de mes racines mises à mal
je les voudrais arrachées
pour au moins errer
mais je reste là
à fouiller ma terre éventrée
mes branches
fouillent un ciel de désastre
seul un cri parfois
s’y insinue
alors que je voudrais tant
le chant des oiseaux
l’éclat du soleil au matin
où sont
mes aurores ?
montrez-moi
guidez-moi
et mes larmes tombent
embourbent encore
mon sol
mais un soir je me souviens
je relevai la tête
et j’aperçus, non loin
un chemin
¤ ¤ ¤
Mes forêts mes sons mon sombre
mes traces fugaces dans l’éternité de mon obscurité
je suis chaque jour mon combat lacéré d’espoir
sursauts à jamais repris persévéré remis sur le canevas de mes pas défaits
derrière, la lumière me murmure de ne pas m’arrêter
sang et viscères violence du trait poussière fumée retraits
idéogrammes de mes peurs infâmes
giclures blessures brisures mais un seul, un seul pas de recul
et voici que cela fait un tout
étreintes mouvements au plus près de luttes archaïques
résonances anciennes où je peux
me reposer